Dans cet espace, vous trouverez les références des citations semées au fil des pages de ce site ou glanées au fil de mes lectures, en lien le plus souvent avec la création artistique et la poésie.
« L’art ne peut être lui-même qu’en renonçant à imiter le caractère de réalité du réel. » Mikel Dufrenne
p 630, La vérité de l’objet esthétique, dans L’expérience esthétique – Phénoménologie de l’expérience esthétique II, La perception esthétique. Presses universitaires de France, collection Epiméthée, Essais Philosophiques.1958.
« Je ne suis pas un abstrait sinon ma peinture conduirait à quelque système et n’aurait pas de sens humain. Je ne suis abstrait que dans la mesure où le furent les peintres de tous les temps – Rembrandt ou Corot – lorsqu’ils suggèrent ou appellent une émotion. » Roger Bissière
T’en fais pas la marie, écrits sur la peinture 1945 – 1964 – Ed. Le Temps qu’il fait, 1994 – (p 113).
« J’ai été menacé de perdre la vue. une opération a sauvé mes yeux. […]. La peinture n’a plus été pour moi qu’un désir de poésie… la peinture a cessé d’être un drame. elle n’a plus été qu’un besoin d’effusion. » Roger Bissière, 1950, (cité par Daniel Abadie) – p 112, T’en fais pas la marie, écrits sur la peinture 1945 – 1964
« La «vérité» est de toute façon au delà des mots et de toutes théories. Quelque part, «on fait comme on peut». C’est ce qu’ont dit beaucoup de peintres : Matisse, qui a pourtant si bien écrit sur la peinture, conclut en disant «je met de la couleur jusqu’à ce que ça y soit»!! L’humilité de Chardin, de Corot, … de Morandi, a valeur d’exemple, de Cézanne se plaignant de ne pouvoir «concrétiser» …Il est nécessaire de conserver toute la vie la possibilité de changer notre conception de la peinture et les moyens d’expression. C’est notre liberté essentielle. Quand la sincérité est présente dans la conduite de son travail, les changements apparents comme de passer de l’abstraction à la figuration (à une certaine forme de figuration) n’interrompent en rien la continuité profonde d’une démarche. Il n’y a pas de temps perdu et de reniement dans le parcours. On n’a pas de compte à rendre à ceux qui s’en offusqueraient. »
Extraits d’une lettre de Jacques Truphémus (1922- 2017) à Marie Alloy, en 2006. (Droits réservés). Repris en partie dans « Cette lumière qui peint le monde », L’Herbe qui tremble, 2017.
« Exprimer ce qui est dans la nature, autrement dit dans le monde visible, est la chose qui m’intéresse le plus. Les visées éducatives qui sont possibles aux arts figuratifs, je pense que c’est, particulièrement aujourd’hui, de communiquer les images et sentiments que le monde visible suscite en nous. Ce que nous voyons, je le considère création, invention de l’artiste, en admettant qu’il soit capable de faire tomber ces diaphragmes, les images conventionnelles qui s’interposent entre lui et les choses. » Giorgio Morandi –
Interview de Voice of America, 1957; d’après Edouard Roditi, Propos sur l’art, Corti 1987.
« Le tableau est son lieu d’être. » Henri Maldiney
Aux déserts que l’histoire accable. L’art de Tal-Coat – Deyrolle,1996
« Je sais seulement que je fais ce que je peux pour rendre ce que j’éprouve devant la nature et que le plus souvent, pour arriver à rendre ce que je ressens, j’en oublie totalement les règles les plus élémentaires de la peinture, s’il en existe toutefois. » Claude Monet – cité dans Monet et l’abstraction, Cat. Musée Marmottan Monet, Hazan 2010. P 9.
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« Il est vain de s’interroger. Car voici une scène où règne l’imprévisible, où la conscience existe mais pour elle-même, une conscience qui se forme en dehors de toute possibilité de parole. Et si, pour cette seule fois, nous nous abandonnions à l’indifférence suprême d’être simplement là où nous sommes, peut-être penserions-nous, avec raison, qu’enfin, nous aussi, nous avons fait partie du tout. » PAUL AUSTER, p 13, Espaces blancs, traduit de l’américain par Françoise de Laroque, éditions Unes, 1980, (2ème édition chez Unes,1994). Paul Auster vient de nous quitter (3 février 1947 – 30 avril 2024)
« Nous entrons dans un monde où la solidité des corps, la netteté des contours, la fixité des images, se dissipent au profit des verbes qui affectent tous nos modes d’existence : apparaître, disparaître, réapparaître ».
David Lapoujade, Les existences moindres, Ed. de Minuit, p 92, à propos des pensées d’Etienne Souriau et des photographies d’Oscar Munoz)
« Je n’affirme jamais rien et dans ma peinture, il y a un peu ça ; c’est peut-être, peut-être, c’est un chemin, mais ce chemin peut se transformer, peut devenir trois chemins, peut devenir quatre chemins, peut devenir une impasse […] et quand je peins je ne sais pas, je ne fais jamais ce que je veux faire, c’est le tableau qui me répond… après. »
Maria Helena Vieira da Silva – Entretien avec Georges Charbonnier.